Bilan financier et économique : les effectifs baissent mais le budget double

Les comptes financiers 2020 traduisent bien la situation de l’ADEME : un travail conséquent et un budget épuisé à la fin de l’exercice, tout comme les salariés.

La CFDT est intervenue en indiquant que, malgré des conditions dantesques en 2020, les adémiens ont encore rempli les objectifs : année exceptionnelle pour les engagements et les paiements, les indicateurs d’activité de la première année du contrat d’objectif de performance sont au vert. L’ADEME est dans le « en même temps » : plus de budget mais 25 postes CDI en moins. Le tout sans prime de remerciement… Mais pas sans impact sanitaire (cf. infra).

stressPar contre concernant les indicateurs internes qui mesurent la satisfaction au travail des adémiens, et de nos partenaires sur l’action de l’ADEME, pas de mesure cette année….

Pas de prise de température, donc pas de fièvre !

Le seul indicateur dans le rouge est celui sur le pourcentage de femmes dans les recrutements des fonctions hiérarchiques.

Dans son rapport, le cabinet Tandem, mandaté par les élus du CSE, note une très forte augmentation de l’activité avec beaucoup plus de budget à gérer par salarié (+42%), ce qui s’appelle, en terme châtié, un sacré gain de productivité. La CFDT est intervenue pour dire que cette augmentation s’accompagne « en même temps » d’une forte dégradation des conditions de travail.

La CFDT a logiquement voté contre la présentation des comptes 2020 pour les raisons suivantes :

  • Réduction d’effectifs avec doublement du budget,
  • Non saturation des effectifs autorisés en CDI,
  • Explosion des emplois précaires,
  • Budget de moyens non utilisé (moins de déplacements, de formation…), alors que de nombreux adémiens se sont vu refuser des moyens, notamment bureautiques pour mieux travailler à leur domicile.
  • Aucune reconnaissance pécuniaire pour les salariés

En séance, la CFDT a demandé à la direction des compensations sur le budget de moyens 2021, qui, compte tenu de la situation actuelle, sera lui aussi sous consommé.

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Le point d’actualités du président

Nous avons eu le plaisir d’avoir un point d’actus avec le président. Au menu, un peu indigeste : loi 4D, enquête sur la charge de travail, plan de relance, COVID…

Loi 4D

Elle a été présentée en conseil de ministre le 12 mai, puis devrait être présentée à l’Assemblée Nationale en septembre. Le président aurait bien aimé que l’avis du Conseil d’Etat s’additionne de remarques, notamment sur le rôle des Préfets…mais rien…ah, la préfectoralisation de l’administration...

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Il va donc falloir se battre ! Il pense qu’il faut contraindre les délégations de budget aux régions sous conditions de feuille de route, mais pas de détail, ah oui il ne faut a priori pas trop compter sur des soutiens d’élus locaux non plus. Bref, l’ADEME n’est pas soutenue.

Mais pour le président, cette loi renvoie à des décrets qu’il faudra alors essayer de borner sachant que le statu quo est intenable. Ubu, sors de ce corps de loi !

La CFDT a demandé au président comment il souhaitait alerter, lors du prochain CA. Réponse : pourquoi pas une motion, mais l’état est majoritaire donc cela risque de ne pas passer. Bref un brouillard d’automne en cette fin de printemps (c’est ça le changement climatique) et un stress en plus pour nous tous !

Enquête sur la charge de travail

La direction a lancé (en catimini) une enquête auprès des 114 manageurs pour connaître l’état de charge de travail des adémiens.

La direction n’a pas attendu les alertes répétées en CSE pour découvrir les difficultés de la charge de travail ! Les retours de l’enquête : 2/3 des manageurs considèrent leurs équipes en surcharge.

La solution ? On priorise… Mais quoi garder ? Quoi abandonner ? Continuer de mener de front les changements d’outils internes ? Obtenir le remplacement des postes en externes ? Améliorer le suivi de la charge par les revues de projets individuelles et collectives ? Bref être plus résilient !

Un retour plus détaillé sera fait en réunion QVT le 20 mai.

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La CFDT constate que l’évolution des taux d’absentéisme au cours de ces 3 dernière années montre clairement tout l’impact de cette surcharge de travail (cf infra).

Plan de relance

Tout va très bien madame la Marquise, on est largement au-dessus, on demande même un ré-abondement pour les PME : il est où le problème ?

Future agence d’innovation sur les transports

Ben oui, on veut une réponse à notre question en DP réclamation en CSE. Pour le président, rien à craindre, c’est une boîte vide… Si c’est comme la loi 4D il y a de quoi se poser des questions, car le principe du vide, c’est qu’il finit un jour ou l’autre par se combler.

Transfert du programme SARE vers l’ANAH

Ça relève de la volonté de l’état de simplifier les aides pour les particuliers. Il y aura un porteur unique pour les bâtiments à destination du particulier. Mais pas de souci pour nous, les contrats iront à leur terme puis seront transférés. L’ADEME ne perdra pas son expertise en se consacrant sur l’enveloppe, ainsi que la problématique économie circulaire dans les bâtiments. Le président veut préserver les effectifs ADEME…

COVID

On ne retournera pas tous sur site le 5 juin, un accord dérogatoire devrait être signé d’ici là avec des possible adaptations géographiques et un retour à la normale pour début septembre (sauf contraintes sanitaires nouvelles liées à une hypothétique 4e vague).

 

Absentéisme

Les élu·e·s le réclamaient depuis longtemps, la direction a finalement produit un bilan comparé des chiffres de l’absentéisme des 1er trimestre 2019, 2020 et 2021.

Sans surprise, son analyse ne montre rien d’inquiétant.

En effet, à comparer une année avec l’autre pour un indicateur, puis changer de mode comparaison pour un autre… Il devient difficile de s’y retrouver.

La CFDT a fait preuve de méthode en comparant les indicateurs 2020 et 2021 à ceux de 2019 (année de référence car avant le COVID, le plan de relance, le confinement, le télétravail généralisé avec journée forfaitisée à 7h50…).

Et là ça change tout…

Le nombre d’arrêts de travail

  • Il augmente pour les femmes en DR en 2020 et 2021
  • Il augmente pour les femmes et les hommes de la classe B en 2020 et 2021 (4 fois plus pour les femmes en 2020)

Le nombre de jours d’arrêt

  • Pour toutes les classes (hors hiérarchie), il augmente pour les femmes en 2020 et 2021
  • Il augmente pour les hommes de la classe B en 2021 (quasi doublement)
  • Il augmente pour les femmes en DR en 2020 (plus du double) et 2021 et à Montrouge en 2020
  • Il augmente pour les hommes à Angers en 2021

Le taux d’absentéisme

C’est le nombre de jours calendaires d’absence divisé par le nombre de jours calendaires totaux

  • Il augmente significativement (voire double) pour les femmes, employées et jusqu’à la classe D, en 2020 et 2021.
  • Il augmente particulièrement dans la classe B, pour les hommes comme pour les femmes, en 2020 et 2021.
  • En 2020 il augmente pour les femmes à Montrouge et fait plus que doubler pour les femmes en DR.
  • Augmentation que l’on retrouve en 2021 pour les femmes en DR

Pour la CFDT, ces augmentations qui affectent particulièrement les femmes pour 2020 et 2021, sont préoccupantes et demandent de vraies mesures de la part de la direction. Ces augmentations sont la preuve des impacts sanitaires de notre surcharge de travail mais aussi de nos conditions particulières de travail.

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La direction met les réclamations des élus en réclame

Avec la réforme du code du travail consécutive à la loi El Khomri, les questions mensuelles des ex-Délégués du Personnel sont devenues des « réclamations ». C’est un peu la même chose… mais c’est pas pareil ! On vous explique.

L’article L 2312-5 du Code du travail définit que : « La délégation du personnel au comité social et économique a pour mission de présenter à l'employeur les réclamations individuelles ou collectives relatives aux salaires, à l'application du code du travail et des autres dispositions légales concernant notamment la protection sociale, ainsi que des conventions et accords applicables dans l'entreprise. »

La direction en profite pour faire une application très stricte de cet article, et ne répond plus aux demandes « exubérantes », comme elle aime à l’écrire. Régulièrement elle signale donc que la question n’est pas de la compétence du CSE et… ne répond pas.

Elle se permet même d’écrire que « les réclamations ne sont ni une liste de questions relatives à des projets de la Direction (surtout ceux qui font l’objet d’un processus d’information/consultation au CSE), ni un service de renseignements divers et variés (emplacement/mise à jour de documents sur intrademe par ex), ni de sollicitations diverses sur des processus de fonctionnement internes. ».

Outre ce mépris à peine voilé sur les réclamations posées, la direction en tire donc parti pour éluder les sujets qui la fâchent ou l’ennuient (voir plus haut la question sur l’agence sur l’innovation sur les transports à laquelle la direction n’a pas voulu répondre).

Cette situation se reproduit assez régulièrement, et cela agace de plus en plus les élu.es. Au-delà des élu.es, ce sont tous les salariés qui pâtissent de ces réponses dilatoires ou de l’absence de réponse.

L’amélioration du dialogue social souhaitée par la nouvelle directrice des ressources humaines est peut-être en marche, mais alors à très petits pas…

Prochaine réunion : le 15 juin 2021

En attendant prenez soin de vous. Vos élu.e.s CFDT restent à votre écoute !