A l'heure de la révolution numérique de l'ADEME, pilotée par notre président, la CFDT préconise la sobriété numérique !

Sobriété et non sevrage...

Le numérique émet aujourd'hui 4 % des GES mondiaux, plus que le trafic aérien. Il accroît sa consommation d'énergie de 9 % par an. A ce rythme le doublement de la consommation est atteint en 7 années seulement. Au sein du numérique, le transfert de données représente 55% des consommations. 80% de ces transferts sont dûs au visionnage de vidéos. Pour caricaturer, visionner des chatons émet autant de gaz à effet de serre que la moitié des flottes aériennes...

Sobriété numérique ne signifie pas arrêt du numérique, mais arbitrage sur les usages, priorisation au sein de nos pratiques.

Arbitrer, prioriser, c'est se poser des questions, Par exemple, vaut-il mieux utiliser les capacités de transfert numérique pour visionner en ligne des chatons ou de la pornographie en haute définition, ou les conserver pour la télémédecine ou des vidéos éducatives ou de vulgarisation scientifique ?

Arbitrer, prioriser c'est prendre des décisions sociétales sans en laisser l'initiative aux GAFAM. C'est faire passer l'intérêt de nos sociétés avant les bénéfices des entreprises du numérique.

La CFDT demande que la sobriété numérique soit au coeur de la réflexion de l'ademe sur la stratégie numérique. Cette réflexion est en effet destinée selon notre président à "devenir un modèle incontournable", un "standard pour la transformation numérique des autres organisations" pour finir par devenir le "nouveau standard partagé dans la société".

Nos penseurs en stratégie numérique trouveront matière à inspiration dans les travaux de "The Shift Project" sur la sobriété numérique. Ce "think tank" (dont l'ADEME est mécène) a plus particulièrement travaillé sur les impacts GES de la vidéo en ligne :

Quelques infos clefs issues de cet article :

  • En 2018 le visionnage de vidéo en ligne a émis autant de GES que l'Espagne.
  • 10 heures de vidéo en haute définition représentent autant de donnée que l'intégralité des articles de wikipédia au format texte.
  • Il faut 80 fois plus d’énergie pour produire 1 gramme de smartphone qu’un 1 gramme de voiture.
  • Avant il fallait interagir avec YouTube pour voir quelque chose, maintenant il faut interagir avec YouTube pour arrêter de voir quelque chose.
  • Visionner 420 h de séries en ligne (7h pendant 60j d'été) émet à peine moins de CO2 qu'un Paris - New York en avion.

 Nous avons bon espoir que l'ADEME applique ces principes de sobriété numérique...

... puisque Raphaël GUASTAVI, chef-adjoint du Service Produits et Efficacité-Matière, intervenait sur ce thème sur France Inter le 16 août dernier. N'hésitez-pas à ré-écouter l'émission, plutôt grâce au fichier que nous vous avons mis en partage qu'en streaming ;-) :

(angers) ECHANGES-TEMP\numérique

https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-16-aout-2019