Comment résister à la surcharge de travail
Les syndicats interpellent le Président et le Directeur Général Délégué de l’ADEME depuis de nombreux mois sur la dégradation des conditions de travail à l’ADEME liée à la charge mentale et la surcharge de travail due notamment :
- aux réorganisations incessantes des directions, services, DR…
- aux changements massifs des outils informatiques (souvent non aboutis et entrainant des mises à jour et adaptations très fréquentes) qui impactent complètement le mode d’organisation du travail des Adémien.ne.s et le rapport avec leurs partenaires et potentiels bénéficiaires des aides (Plateforme qui réduit les contacts humains).
- aux soit-disantes mutualisation des tâches, notamment des gestionnaires. Cet exercice consiste surtout à gérer la forte baisse du nombre de gestionnaires voulue par la direction qui s’imaginait que les outils informatiques rendraient cette fonction inutile.
- à la destruction du mode fonctionnement « Binôme Instructeur-gestionnaire » qui avait fait ses preuves d’efficacité depuis de nombreuses années et qui était un bon exemple d’intelligence collective
- aux nouvelles missions (Plan de Relance, PIA4,…) qui ont fait doubler le budget d’intervention de l’ADEME
- à l’embauche de + de 100 intérimaires en quelques mois qu’il faut accueillir, former, encadrer… Dans certaines équipes le taux de salarié.e.s précaires approche 50% !
Et tout cela avec un effectif de salarié.e.s pérennes qui réduit de 20 postes par an ces 3 dernières années (plus de 100 postes perdus depuis 2012) et se précarise (CDD, intérim)
Suite à l’Enquête du CSE sur les conditions de travail à l’ADEME
(sur www.cse-ademe.f, Vie du CSE puis Avis / Décisions) :
- , le constat de souffrance des Adémiens est sans appel; cette souffrance est causée par une charge mentale excessive liée à des objectifs inatteignables qui provoquent le désarroi et la maladie chez nombre de nos collègues.
- Face à ce constat, le Président nous a déclaré en CSE de Juin « ne pas être étonné » des résultats de l’enquête mais que cela ne remettait pas en cause sa politique de gouvernance de l’Agence.
Compte tenu du refus du Président de tirer les conséquences de cette situation critique, il est de notre devoir, en tant que représentants du personnel, de venir en aide à nos collègues en souffrance.
Voici nos conseils
- Afin de ne plus être victime de la surcharge de travail, sollicitez votre hiérarchie pour qu’elle vous propose des solutions d’arbitrage de priorités pour vous éviter d’être submergé.e, désemparé.e voire malade. En l’absence de réponse, sollicitez la DRH et les représentant.e.s du personnel.
- N’acceptez plus de la part de votre responsable hiérarchique les discours « d’entraide et de solidarité » avec des réponses du type « regarde avec tes collègues pour gérer ce problème » car c’est au hiérarchique de gérer la surcharge de travail et ses conséquences. Ce type de réponse qui renvoie la responsabilité sur les salarié.e.s est de nature à créer des tensions et conflits entre les salarié.e.s donc de les laisser en situation d’échec.
- Sachez refuser avec fermeté les tâches qui ne figurent pas dans votre plan de charge.
- Evaluez votre charge de travail supplémentaire occasionnée par la mise en place :
- des nouveaux outils informatiques (AGIR, OPALE, Reporting, nouveautés d’ADMILIA, CRM, futurs sites internet,…)
- des nouvelles missions qui vous incombent (nombreux dispositifs du Plan de relance, PIA4, remplacement temporaire ou pérenne d’un.e collègue, mise en route et formation des collègues en renfort - Intérim, CDD -… )
-Si vous acceptez cette charge de travail supplémentaire, demandez à votre hiérarchique qu’elle soit mentionnée dans l’actualisation de votre EIA en réduisant d’autant les autres missions pour ne pas être pénalisé.e lors de votre bilan d’activités 2021. En effet, il est possible de demander plusieurs fois par an l’actualisation de votre EIA.
- Demandez que votre hiérarchique indique à son équipe par écrit qui doit accueillir, encadrer, former chaque salarié précaire (CDD, Intérim…) et de stipuler le nombre d’heures hebdomadaires à y consacrer et inscrire cette évolution dans l’EIA des personnes concernées.
- Ne surestimez pas vos capacités de travail. Un imprévu de temps en temps, ça passe. Lorsque ça devient trop fréquent, il faut savoir dire non, fermement, sans se justifier, ni en assumer la responsabilité.
- Pensez à poser des congés. Leur accumulation sur le CET n’est pas forcément la solution à votre surcharge.
- Agissez en collectif : Le retour du présentiel est synonyme du renouveau des collectifs de travail. Ne restez pas isolé.e, parlez-en avec vos collègues d’UG et présentez une demande collective à votre hiérarchie ; elle aura plus de poids et à plusieurs on va plus loin.
- Et surtout contactez vos représentant.e.s du personnel. Si vous le souhaitez ces échanges et conseils avec eux peuvent rester totalement anonymes.